Nous sommes évidemment conscients que l’octroi des permis d’urbanisme est de la compétence du Collège. Nous ne remettons pas en question, par ailleurs, le souci légitime du Collège communal de lutter contre l’étalement urbain : souci partagé par toute l’équipe AD&N. Néanmoins, force est de reconnaître que la stratégie de lutte contre cet étalement de l’habitat doit être la plus équilibrée possible, afin de ne pas générer des tensions entre différents types d’habitations, tout particulièrement en milieu rural. La perspective de construction d’un immeuble à appartements rue de STUD montre aujourd’hui à quel point des riverains se sentent insécurisés par des projets d’implantation qui ne respectent pas la nature villageoise de leur cadre de vie. Les craintes et les arguments des riverains du projet de la rue de STUD sont en l’occurrence de plusieurs ordres.

Le projet de construction en question n’est pas compatible avec le bâti traditionnel, composé de maisons unifamiliales. Le projet semble écrasant, en raison de sa hauteur et de son volume, par rapport aux maisons existantes, ce qui pose plus largement un problème d’harmonie urbanistique. Ce problème de compatibilité vaut également pour le type d’architecture (en ce compris le choix des briques). Du point de vue de la mobilité, alors même que la circulation locale n’est déjà pas confortable, le projet risque d’aggraver à la fois les problèmes de circulation mais aussi la sécurité des usagers, tout particulièrement les piétons. Esthétiquement, la nécessité de places de stationnement sans végétalisation va engendrer un impact visuel négatif là où nombre de riverains ont planté des haies aux limites de leurs propriétés. Toujours dans le registre de la qualité du cadre de vie, les riverains invoquent une vue directe depuis les balcons sur les jardins existants, mais aussi de l’ombre sur les habitations.

Et puis, sans rentrer dans les détails, le building va être construit sur un ancien puit de mine, l’équipement électrique n’est pas prévu sur cette portion du quartier et des impacts environnementaux sont à craindre, qu’il s’agisse de la migration des batraciens ou de l’augmentation du ruissellement. Enfin, ce projet ouvre lui-même une incertitude puisqu’une superficie bâtissable est toujours libre sur la parcelle acquise par les propriétaires de la parcelle et porteurs du projet. Les intentions de ces derniers semblent, du reste, sans équivoque sur une future construction.

Quoi qu’il en soit, le projet montre une fois de plus à quel point l’équation entre la lutte contre l’étalement urbain et une densification de l’habitat qui soit compatible avec le bâti existant n’est pas facile à résoudre. Nous avons vu ensemble, ici même en séance du Conseil, que des projets d’habitat plurifamilial peuvent trouver harmonieusement leur place à certains endroits. Et c’est pour cette raison que nous avons besoin d’une vision plus cadrée du développement urbain. J’entends par là une vision qui repose sur des conditions de compatibilité entre les projets d’habitat groupé et le bâti existant.

Mes questions sont donc très simples. Quelle est, à ce stade de son parcours administratif, votre position ou votre sentiment sur ce projet ? Répond-il à votre vision de la lutte contre l’étalement urbain ? Vous semble-t-il conforme à l’harmonie nécessaire entre le bâti existant et les nouvelles constructions ? Donne-t-il suffisamment de gages de sécurité aux riverains ? Je vous remercie.

Philippe Mattart

Interpellation déposée au conseil communal du 30 janvier 2023.

Philippe Mattart
Conseiller communal

📺 Écouter l’interpellation et la réponse du Collège

Regardez la vidéo sur YouTube ou ci-dessous, à partir de 55:10″.

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