Ce jeudi 3 octobre, le magazine Wilfried a publié un portrait sans concession de Claude Eerdekens. On y découvre des témoignages de harcèlement sexuel.
30 femmes andennaises engagées politiquement signent une carte blanche de soutien aux victimes et s’engagent à refuser les violences sexistes en politique comme au travail.
AD&N salue le courage des femmes qui ont témoigné.

AD&N s’engage, aux côtés des femmes signataires, pour une vie politique sans sexisme.

Voici le texte de leur carte blanche :

Carte blanche
des citoyennes et candidates andennaises ADN et 5300

Nous n’acceptons pas le harcèlement sexuel et les comportements sexistes, ni à Andenne ni ailleurs, ni au travail ni dans les réunions politiques.

Ce jeudi 3 octobre 2024, le magazine Wilfried n°28 publie un long portrait du Bourgmestre Claude Eerdekens, révélant des actes de harcèlement sexuel et des comportements déplacés à l’encontre de femmes, travailleuses et mandataires.

Il s’agirait de paroles déplacées et non consenties par les intéressées. L’article cite notamment l’insistance auprès d’une employée communale sur laquelle il a autorité au point de lui faire peur. « Elle a vraiment cru qu’elle allait y passer », précise l’article.

Ce sont des femmes qui sont victimes dans ces témoignages de violences sexistes et sexuelles.
Nous voulons dire aux femmes qui témoignent avoir subi ces comportements, que nous les croyons. Elles parlent sous le couvert de l’anonymat. Lorsqu’il s’agit d’un personnage public puissant, qui plus est lorsque celui-ci intente des procès à tour de bras, nous ne pouvons que comprendre leurs précautions.

Lorsqu’il est confronté aux révélations, le principal intéressé ne s’en cache même pas :
« Si ces personnes exprimaient ce type de préoccupation, je n’hésiterais pas une seconde à déposer plainte devant un juge d’instruction ». Et de clôturer l’entretien en menaçant la journaliste : « Je crois qu’on va se retrouver au tribunal ».

L’argument utilisé par le bourgmestre dans sa réponse au journal est scandaleux : « Je travaille 60h par semaine pour cette ville (…) C’est à vous dégoûter de faire de la politique ».
Non, Monsieur Eerdekens, ce n’est pas une attaque politique. Ce sont des femmes dont la parole se libère, et qui dénoncent vos actes sexistes.
Non, travailler énormément pour une ville ne permet pas de se comporter en terrain conquis avec les femmes.

Nous dénonçons les comportements sexistes, l’intimidation, et nous sommes solidaires avec ces femmes. Non, ce qui est décrit n’est pas juste de la drague lourde, d’autant plus lorsque cela émane d’une personne qui a autorité. C’est un comportement légalement répréhensible.

Ce dont les femmes font les frais dans ces témoignages n’est pas un phénomène unique, isolé : les insultes, colères et manques de respect pleuvent durant les Conseils communaux et autres réunions politiques depuis des décennies. C’est tout un modèle qu’il faut changer, et qu’il faut arrêter de tolérer. Pour une parole courageuse, combien de silences gênés à Andenne ? Combien de rires graveleux ? Combien de propos qui minimisent, blâment les victimes, dédouanent l’auteur ? Combien de fois n’avons-nous pas entendu « C’est Claude », comme si c’était une excuse ?

Nous redisons que les femmes ne doivent pas subir, nulle part et à aucun moment, ce genre de propos et comportements déplacés, trop souvent banalisés alors qu’ils constituent des violences sexistes et sexuelles.

Nous, femmes, politiques, andennaises, nous voulons rappeler que les femmes ont le droit de se sentir en sécurité sur leur lieu de travail, dans le cadre de leur engagement politique et partout ailleurs.

Si, dans le monde du travail, il existe une législation contre le harcèlement et pour le bien-être au travail, il n’existe rien de tel dans le cadre des mandats politiques. La création d’un point de contact pour dénoncer ce type de comportement dans le chef de mandataires reste une demande pertinente. Si nos partis sont en mesure de participer à la majorité andennaise après les élections du 13 octobre, nous veillerons à installer et assurer un environnement politique et de travail sécurisé et respectueux.
Nous nous y engageons et nous invitons tous les partis à prendre leurs responsabilités quand de tels faits sont dénoncés. L’ampleur du phénomène, révélée par Me Too politique, est telle qu’il s’agit d’un enjeu démocratique autant que d’un enjeu de santé publique.

Nous remercions celles et ceux qui dénoncent aujourd’hui à Andenne, et nous nous engageons à lutter contre le sexisme en politique et à refuser partout les comportements inadéquats.

Tout notre soutien aux victimes de ces actes.

Purdey Bloquiau, Maja Bojanowska, Monika Conrardy, Cécile Cornet, Delphine Cresp, Aurore De Beys, Marianne Decoster, Nicole Detry, Laetitia Di Sciascio, Martine Dieudonné-Olivier, Fabienne Dives, Natacha François, Florence Halleux, Virginie Kärtkemeyer, Pauline Léonard, Clara Leroy, Christine Lhost, Cassandra Luongo, Christine Metayer, Céline Pieters, Valérie Polet, Debora Ringlet, Melissa Ringlet, Christine Sepulchre, Caroline Trufin, Bernadette Van Damme, Laure Van Mello, Dominique Verniers, Martine Voets, Isabelle Wallet.

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