Face à la crise de la COVID-19, le groupe politique AD&N plaide avec force pour la mise en place d’un plan de relance local, multi-axes, visant à aider les secteurs sociaux, du commerce local, de la culture et à préserver nos investissements pour les générations futures.

État des lieux

Ce lundi 22 juin, le Conseil communal a approuvé un Compte 2019 en boni. À cette occasion, il a été constaté que les diverses réserves financières de la Ville d’Andenne étaient importantes :

Boni global7 227 902 €
Provisions et réserves4 475 000 €
Fonds de réserve ordinaire500 000 €
Fonds de réserve extraordinaire1 403 227 €
TOTAL13 606 130 €
Les réserves financières de la Ville d’Andenne sont importantes (Source : compte 2019)

Par ailleurs, dans le cadre de la crise sanitaire que le monde traverse, les pouvoirs supérieurs développent des politiques de support aux Villes et Communes (une augmentation générale du budget de 100 millions d’euros pour aider tous les CPAS, un financement de masques qui a valu une enveloppe de 50 000 € à la Ville d’Andenne, le remboursement des avantages fiscaux que les Villes et communes accordent aux commerçants,…).

Actuellement, les actions menées par la Ville d’Andenne dans le cadre de la lutte contre la COVID-19 ont été positives et soutenues unanimement par la majorité et l’opposition. Trois faiblesses sont toutefois à relever :

  • l’hésitation de la majorité à commander des masques pour la population (dont, in fine, le coût aura été pris en charge par les autorités régionales) ;
  • le flou dans la gestion relative à l’obligation et/ou la recommandation de porter ces masques. En trois jours de temps, des ordonnances de police contradictoires ont été prises, ce qui a induit une confusion au sein de la population ;
  • pour l’heure, l’absence de plan de relance local coordonné qui nécessite pourtant une réaction rapide.

Plan de relance

Étant donné qu’aucun plan de relance n’a, à l’heure actuelle, été présenté par la majorité, le groupe AD&N propose de débloquer 400 000 € (soit moins de 3% du total des réserves financières de la Ville, ce qui est plus que raisonnable) pour financer un plan de relance multi-axes.

Ce plan de relance se base également sur plusieurs théories économiques. En période de crise, il est généralement privilégié de diversifier son approche économique sur quelques secteurs ciblés, plutôt que de mettre tous ses œufs dans le même panier. 

Afin d’éviter une politique de saupoudrage à fonds perdus et ne permettant pas nécessairement de réaliser des investissements productifs, le groupe AD&N a ciblé trois secteurs nécessaires ou porteurs ainsi qu’une politique d’investissement et de réduction de la dette pour les générations futures.

Les 400 000 € consacrés au plan de relance proposé par AD&N seraient répartis de la façon suivante :

Axe 1 : Actions sociales

Budget : 100 000 €

Une moitié du budget (50 000 €) dédié à cet axe serait consacré aux services sociaux de la Ville d’Andenne afin de maintenir, voire de développer les actions de « Andenne Solidarités » qui a été créé durant la crise. Les objectifs principaux de « Andenne Solidarités » étaient, d’une part, de répondre aux questions à caractère social et, d’autre part, de centraliser les demandes et propositions d’aide des citoyens. Les actions menées jusqu’à présent étaient des services de courses alimentaires, de livraisons diverses (pharmacie, poste, etc.), de transport, d’aide aux personnes isolées ou marginalisées (SDF…), etc.

Le groupe AD&N propose donc de renforcer ces services et de développer de nouvelles idées pour le bien-être de la population andennaise et en particulier les seniors et les personnes handicapées. La pérennisation de ces initiatives de solidarité permettrait de lutter contre la précarité et la solitude dont nous avons pu constater que les ravages s’étaient accrus durant la pandémie.

L’autre moitié de cette somme serait quant à elle dédicacée au CPAS afin que celui-ci puisse mieux répondre aux nombreuses sollicitations des Andennaises et des Andennais. Durant la crise, certaines personnes se sont retrouvées au chômage ou ont perdu leur emploi,… Certains doivent vivre avec une allocation sociale de 1200 € par mois et lorsque l’on a des enfants et/ou qu’on est une famille monoparentale, les choses sont difficiles. Des charges supplémentaires (l’énergie, l’eau,…) peuvent rapidement entraîner des foyers dans une spirale de surendettement. Nous devons nous assurer que ces familles puissent répondre à leurs besoins primaires de santé. Une prime d’aide de 250 € pourrait alors être accordée à ces familles dont la situation professionnelle et financière a été affectée par la crise de la COVID-19 et qui en feraient évidemment la demande au CPAS.

Cette somme pourrait également servir à renforcer la vigilance et les actions du CPAS à l’égard des violences intrafamiliales qui, partout durant cette crise, ont eu tendance à croître. Elle permettrait aussi de renforcer les services en charge du logement et de la réinsertion car ce n’est pas parce qu’il y a une crise sanitaire que des personnes ne se pas retrouvées à la rue.

Cette somme permettrait d’envisager la création d’une réserve stratégique communale de masques FFP2 pour, à l’avenir, aider les institutions andennaises à protéger leurs résidents et leur personnel en cas de crise.

Enfin, n’oublions pas que sur le territoire de la commune d’Andenne, se trouve une prison qui, dans le cadre de crises sanitaires telles que celle que nous connaissons, doit faire l’objet d’une attention particulière (en concertation avec les autorités fédérales).

Axe 2 : Actions économiques

Budget : 100 000 €

De nombreux commerces ont été économiquement affectés par la crise. Même les commerces alimentaires qui n’ont pas été obligés de fermer leurs portes, ont constaté une diminution de la fréquentation durant la crise.

Le groupe AD&N propose d’investir 100 000 € dans la relance économique locale pour venir en aide aux commerces qui ont dû fermer, licencier, mettre leur personnel en chômage temporaire,…

Sous l’égide de PromAndenne, des actions de promotion peuvent être menées :

  • Certaines Villes et Communes ont lancé des bons d’achats dans leurs commerces afin de relancer l’économie locale. Par exemple, par tranche de 25 € d’achat, la Ville de Dinant offre 5 € d’achats supplémentaires ;
  • Rendre le parking de surface gratuit. Par exemple, la Ville d’Andenne pourrait rendre le stationnement en surface gratuit tous les samedis, jour de la plus grande affluence et fréquentation de nos commerces, et ce, jusque fin août. Nous pourrions encore proposer qu’à l’achat d’un montant de 25 € chez un commerçant andennais, celui-ci remette au client une carte de parking datée et cachetée du jour de l’achat et donnerait droit, dès cette date, au parking gratuit en surface dans tout le centre-ville durant sept jours ;
  • Chaque commerçant qui s’inscrirait dans cette dynamique recevrait une prime communale de 200 € ;
  • En matière fiscale, certaines taxes ont été revues ou assouplies (taxes sur les enseignes, friteries, terrasses, déchets organiques et marché) pour un montant de 50 000 € à charge de la Ville (mais pouvant être compensés par la Wallonie). Ces dispositions ont été soutenues tant par la majorité que l’opposition. Toutefois, le groupe AD&N estime que pour certaines taxes nous pouvons aller plus loin (par exemple, à Andenne, la taxe sur le marché qui a été annulée seulement deux vendredis) ou d’autres taxes pourraient faire l’objet d’allègement (la Ville de Namur, par exemple, a décidé que tous les commerçants, à l’exception de la grande distribution, seraient intégralement exonérés de la taxe égouts pour 2020).
  • Enfin, en plus de prolonger la non-taxation des marchés, le groupe AD&N plaide pour un retour du marché hebdomadaire du vendredi dans le centre-ville, place des Tilleuls et éventuellement dans la promenade des Ours (les échoppes de vêtements ou de camelots, ne provoquant aucune salissure sur le sol et pouvant arriver sur place par véhicule léger, pourraient être accueillies sur le nouveau béton préimprimé du sol de la promenade des Ours, sans le salir et en vitalisant ainsi cette nouvelle artère commerciale).

La centralisation des marchands en cœur de ville permettrait aux visiteurs d’être à proximité des commerces. Une configuration plus adéquate est donc à réfléchir.

Axe 3 : Actions culturelles

Budget : 100 000 €

Le secteur de la culture a évidemment été frappé de plein fouet par la crise de la Covid-19. Les trois quarts de ce budget seraient consacrés au Centre culturel d’Andenne (50 000 €) et au nouveau pôle culturel qu’est le « Phare » (25 000 €). Grâce à cette aide, ceux-ci pourraient :

  • compenser une partie de leurs pertes ;
  • aménager et sécuriser leurs sites ;
  • mener à bien de nouvelles actions culturelles dans les prochains mois ;
  • et développer des opérations de promotion pour relancer le secteur culturel.

Le secteur culturel fait partie intégrante de la vie d’une commune et du bien-être de ses citoyens.

Les actions de promotion touristique locales pourraient également être associées aux actions du Centre culturel et du « Phare ».

Le dernier quart du budget (25 000 €) serait consacré aux associations culturelles andennaises qui, durant cette période, auront subi un manque à gagner. Sur base de système d’appel à projets, une prime serait accordée à ces associations qui, d’une part, pourraient justifier ce manque-à-gagner et, d’autre part, proposeraient aussi un plan d’actions culturelles originales à mettre en place dans les prochains mois (2020-2021). Un accent particulier serait mis sur les collaborations entre acteurs culturels ainsi que sur l’originalité et l’innovation des actions proposées.

Axe 4 : Actions investissements et futures générations

Budget : 100 000 €

Enfin, nous devons aussi penser aux générations futures.

Si nous souhaitons développer une politique keynésienne d’investissements (à l’échelle de notre humble Commune) pour contribuer à relancer une dynamique économique, nous devons évidemment investir. Le budget extraordinaire 2020 de la Ville d’Andenne prévoyait 12 907 797 € d’investissement dont 5 600 000 € (43,38 %) via des prêts bancaires. L’encours de la dette en part communale est de 6 464 034 €. Cette charge représente 20% des dépenses annuelles (alors que la moyenne des Villes et Communes wallonnes tourne plutôt autour des 10%). Ce qui est relativement élevé par rapport à la moyenne des Communes.

Le groupe AD&N, dans un souci d’investissement et de relance économique et dans un souci de minimiser le poids de cette dette pour les générations futures, propose d’attribuer ces 100 000 € aux investissements prévus au budget extraordinaire et d’ainsi réduire le recours à l’emprunt (l’ensemble du programme d’investissement est rarement réalisé dans sa totalité). Ceci contribuera à réaliser des investissements (entre autres verts) mais en en minimisant légèrement la charge pour la dette que nous laisserons aux générations futures. Par ailleurs, étant donné les faibles taux d’intérêt accordés par les banques actuellement, autant que cet argent public ne « dorme » pas sur un compte qui ne rapporterait, in fine, que très peu d’intérêts.

De manière plus pérenne, le groupe AD&N souhaiterait qu’à l’avenir un plan soit concerté afin de juguler un peu chaque année le poids de cette dette. Dans un premier temps, il pourrait déjà être convenu de ne plus emprunter qu’à hauteur des prêts venus à échéance l’année écoulée.

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