Le récent projet immobilier de la rue de la Justice à Seilles constitue une nouvelle illustration de la difficulté d’avoir un débat ouvert sur le développement urbanistique d’Andenne. La CCATM n’est malheureusement saisie que des dossiers qui doivent lui être soumis obligatoirement et la Commission communale de développement territorial se réunit insuffisamment et se donne trop peu de temps pour être un vrai lieu de débat. A nouveau, c’est dans un lieu qui est à tout le moins sujet à discussion qu’est projetée la construction d’un immeuble de 88 appartements sur 6 étages. Dans un contexte où l’on parle de l’urbanisation de la campagne d’Anton et où des questions se posent sur la complémentarité avec d’autres schémas d’orientation locale, il est légitime de s’interroger sur le bienfondé de tels projets.

  1. La construction de trois immeubles d’au moins au moins six niveaux et 18 mètres sous corniche n’est-elle pas démesurée à cet endroit de notre commune ?
  2. Ne pensez-vous pas que ces 88 appartements et quelque 132 emplacements de parking et les voiries risquent de déséquilibrer le cadre urbain en périphérie immédiate du centre-ville  ?
  3. Le quartier est déjà saturé au niveau du trafic. Qu’en sera-t-il de la mobilité après la construction ?
  4. On peut par ailleurs s’interroger sur la compatibilité de ce projet avec la nécessité de disposer à terme d’une gare plus importante et plus conforme à la taille et à la position géographique d’Andenne.
  5. Ce type de projet a-t-il sa place sur une parcelle sauvage favorable à la biodiversité ? Quel sera le sort de la végétation qui entoure l’espace défriché ?

L’argument selon lequel les autorisations d’urbanisme sont du ressort du Collège n’est pas davantage recevable. Cette vision disqualifie le rôle démocratique des conseillers communaux. Ce dossier fait suite à d’autres projets du même type. Je pense notamment au projet de la rue de Velaine qui, lui aussi, pourrait se (re)profiler à court terme, malgré toutes les questions qu’il suscite en termes de mobilité. Bref, comment expliquez-vous la précipitation dans ce nouveau dossier, alors même qu’il ne favorise pas la qualité de vie des habitants d’Andenne.

Nous sommes conscient qu’un développement urbain est indispensable pour répondre à la croissance démographique. Ce que nous regrettons, c’est le syndrome « champignon » (immeubles favorisant  la bétonisation) et l’impossibilité d’avoir une discussion ouverte – majorité et opposition – autour des question d’aménagement du territoire et d’urbanisme.

Je vous remercie.

Philippe Mattart

Interpellation déposée au conseil communal du 30 mai 2023.

Philippe Mattart
Conseiller communal

📺 Écouter l’interpellation et la réponse du Collège

Regardez la vidéo sur YouTube ou ci-dessous vers 1h46.

Emplacement du projet rue de la Justice à Seilles

Projet rue de la Justice

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